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Accidents Industriels

Carrières du Stinkal

Comme suite à l’accident industriel Stinkal du 3 septembre 2014 qui s’était concrétisé par la chute d’une pierre de 17,8 kg sur une maison de Coudérousse située à 600 mètres de la zone de tir, et à l’émotion légitime suscitée par cet accident d’une gravité extrême, et qui d’ailleurs aurait pu avoir des conséquences dramatiques en terme de vie humaine, la maire de Landrethun a organisé en urgence une réunion d’information le lundi 15 septembre 2014 à 18h00 à la salle des fêtes communale.

Etaient prévus d’y participer des représentants de l’entreprise, de l’état au niveau de la DREAL, ainsi que de la mairie de la commune. Les invitations lancées aux riverains étaient certes tardives, mais justifiées par l’urgence. Le Sous-préfet de Boulogne sur Mer avait toutefois fait connaître vers 16h00 qu’aucun représentant de l’état ne pourrait être présent à cette réunion en raison des enquêtes administrative et judicaire toujours pendantes et qu’il souhaitait en attendre les conclusions.

Une soixantaine de riverains des carrières Stinkal était donc présente à cette réunion, ainsi que Mr SINGER, directeur de Stinkal accompagné de son directeur technique. M. Emile Petit a rappelé la gravité de cet accident inadmissible, en soulignant qu’en l’absence de représentant de l’état, cette réunion ne pouvait être que factuelle et informative quant au déroulement de l’accident.

Mr SINGER au nom de l’entreprise a présenté ses excuses pour les faits, soulignant que l’ensemble des dégâts occasionnés par la chute de la pierre était pris en charge selon le processus classique d’indemnisation. Il a cédé la parole à son directeur technique, chargé de l’organisation des tirs depuis plusieurs années. Ce dernier a mis l’accent sur le travail préparatoire en amont des tirs, la méticulosité de l’étude des terrains, de leur profil géologique, afin d’établir le niveau des charges d’explosifs. Venait ensuite le creusement de nombreux réceptacles pour les charges, qui amenait à l’obtention de précisions quant à la structure des terrains traversés. La mise en place des explosifs était l’étape ultime précédant la mise à feu. L’ensemble des informations précédant le tir est intégré dans un logiciel qui détermine l’exacte quantité d’explosif nécessaire au tir. Il était selon lui nécessaire de développer ces points afin de bien faire comprendre aux riverains que l’entreprise prend toutes les dispositions pour assurer la sécurité de ses employés et de riverains et que toutes les étapes sont scrupuleusement respectées. Il en a été de même pour le tir du 3 septembre dans les phases préparatoires et ce tir ne présentait pas de singularité justifiant un changement dans les procédures. L’ensemble de ce processus a été globalement évalué et validé par une entreprise experte.

Ces explications techniques sont loin d’avoir donné satisfaction aux riverains d’autant que trônait sur la table le projectile de 17,8kg projeté à 600m du merlonnage de Stinkal, mettant en cause les arguments techniques du directeur technique. Il convient à cet égard de rappeler l’accident similaire de 2007. L’engagement de la direction de Stinkal à ce qu’un accident du même type ne se renouvelle pas s’est heurté à la circonspection des riverains à qui l’on avait fait les mêmes promesses en 2007. La direction de Stinkal a toutefois proposé quelques pistes :

- Augmenter le nombre de sismographes (passer de trois à six) dans les meilleurs délais

- Revoir l’intensité acoustique des sirènes informant de l’imminence des tirs

- Faire visiter régulièrement la carrière à la population

- Mettre à disposition les coordonnées téléphoniques du directeur de la carrière afin d’assurer une meilleure prise en compte des incidents / accidents

- Revoir fondamentalement l’aspect communication de la carrière en organisant régulièrement des réunions d’information et de suivi

- mieux prendre en compte les problèmes soulevés par les riverains,

En terme de compensations des préjudices financiers que les riverains attribuent à Stinkal, la direction de l’entreprise invite ces derniers à saisir leur assureur qui se retournera ensuite contre l’assurance de Stinkal. Il s’agit selon lui de la seule procédure pérenne d’indemnisation pour des dommages dont il est difficile d’attribuer la cause.

Le enquêtes judiciaire et administrative sont bien avancées, et le Sous Préfet de Boulogne sur Mer organisera prochainement une réunion portant sur les améliorations de tous ordres à apporter à ces problèmes. L’entreprise Stinkal qui avait été contrainte de cesser ses tirs dans l’attente des résultats d’une première expertise a obtenu l’ autorisastion de reprise des tirs, ce qui a été fait dès le 16 septembre 2014 en fin de matinée.